Pour un reveil écologique

Depuis 2018, plus de 30 000 étudiants ont signé le Manifeste Étudiant pour un Réveil Écologique exprimant ainsi leur volonté de “prendre notre avenir en main” en intégrant dans notre quotidien et nos métiers les enjeux écologiques et en appelant au réveil la société.

Le succès du Manifeste a ouvert un espace de dialogue inédit entre les étudiants et les décideurs politiques et économiques.

Les étudiants sont engagés sur deux sujets : les formations et le choix d’un emploi, des domaines sur lesquels ils peuvent agir directement en tant qu’étudiants.

Lire le manifeste

Voici un extrait de leurs actions que vous pouvez retrouver sur le site internet pour-un-reveil-ecologique.org

“Le Manifeste Étudiant pour un Réveil Écologique lancé en septembre 2018 a trouvé un immense écho au sein de la communauté étudiante, dans un contexte de mobilisation croissante face à l’urgence écologique. Pour passer de la prise de conscience à un engagement efficace, nous voulons maintenant dégager de nos différentes expériences des leviers d’action pour faire évoluer notre société.

Ce texte présente le mouvement Pour un réveil écologique, les pistes que nous proposons pour passer de la parole aux actes et, plus fondamentalement, notre vision d’une société désirable.

Historique et contexte

Depuis septembre 2018, 30 000 étudiants de 400 établissements d’enseignement supérieur ont signé le Manifeste Étudiant pour un Réveil Écologique. Ces étudiants y expriment leur frustration face au décalage entre l’ampleur du défi environnemental et le peu d’actions engagées pour y répondre. Ils y appellent donc toute la société à prendre des mesures à la hauteur des enjeux écologiques.

Le succès du Manifeste a ouvert un espace de dialogue avec les décideurs politiques et économiques, le monde associatif et les étudiants. Afin de porter plus loin l’initiative, nous, les étudiants à l’initiative du Manifeste, nous sommes rassemblés au sein d’un collectif désireux de porter le plus loin possible la voix des étudiants signataires.

Nous nous sommes engagés sur deux sujets principaux : l’enseignement supérieur et l’emploi, deux domaines dont nous, étudiants et jeunes diplômés, sommes des acteurs essentiels et donc sur lesquels nous pouvons peser directement.

“En tant que citoyens, en tant que consommateurs, en tant que travailleurs, nous affirmons donc dans ce manifeste notre détermination à changer un système économique en lequel nous ne croyons plus.”

Enseignement supérieur

Les sujets environnementaux restent marginaux dans l’enseignement supérieur, cantonnés dans des cours optionnels ou des spécialisations. L’urgence écologique va pourtant impacter et structurer tous les secteurs d’activités. Comment pouvons-nous espérer travailler à la construction d’une société compatible avec les limites planétaires si nous n’y sommes pas convenablement formés ? Comment les entreprises peuvent-elles entreprendre cette transformation avec des collaborateurs qui n’y sont pas sensibilisés ? Nous avons porté ce message auprès des ministères et des établissements de l’enseignement supérieur pour que soient intégrés des enjeux environnementaux dans l’ensemble des programmes.

L’expérience tirée de ces rencontres et la collaboration avec d’autres mouvements étudiants a abouti à la construction d’outils pour aider les étudiants, à l’échelle de leur établissement, à mobiliser leur administration pour intégrer les enjeux environnementaux dans leurs formations.

Emploi

Le second message fort des signataires du manifeste est la volonté exprimée de choisir leur futur employeur en fonction de critères environnementaux. C’est pourquoi nous sommes allés à la rencontre de ces employeurs pour comprendre leurs perspectives et présenter nos attentes. Lors d’entretiens individuels et d’interventions à des événements (petite synthèse sur nos frises), nous avons rencontré des cadres dirigeants de plusieurs dizaines d’entreprises, principalement des directeurs Développement Durable et PDG. Ces entretiens, ainsi que l’appui d’experts, nous ont donné des clés de lecture pour différencier les entreprises qui se donnent réellement les moyens de changer de modèle de celles qui se contentent de plans de communication sans réelles ambitions.

Face à l’ampleur du défi, nous avons conscience que les engagements individuels, bien que louables, ne suffiront pas. En effet, à quoi cela rime t-il de se déplacer à vélo, quand on travaille pour une entreprise dont l’activité contribue à l’accélération du changement climatique ou de l’épuisement des ressources ?”

Et maintenant, que faire ?

Pour toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans les mots du Manifeste et souhaitent passer de la parole aux actes, nous avons développé et regroupé sur ce site des outils destinés à réconcilier nos vies académiques et professionnelles avec nos convictions.

Réveiller son école

Les étudiants sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour que les causes, les conséquences et les potentielles solutions à la crise environnementale soient enseignées de façon plus approfondie dans le supérieur. Nous lançons donc une plateforme web développée en collaboration avec Together For Earth qui regroupe et met en contact entre eux les étudiants qui s’engagent dans leurs écoles pour transformer leur formation, en sensibilisant leur professeur, négociant avec l’administration, etc. Notre objectif est de mettre en contact ces initiatives et en partager les ressources et des retours d’expériences utiles aux autres étudiants.

Réveiller son employeur

Nous souhaitons profiter de la marge d’action dont nous bénéficions en tant qu’étudiants en nous tournant vers les employeurs que nous estimons en accord avec nos revendications exprimées dans ce manifeste.”

Nos rencontres nous ont permis de le confirmer : les employeurs accordent beaucoup d’importance à leur attractivité auprès de nous, les jeunes générations. Pour utiliser au mieux ce puissant levier d’influence dans un contexte d’urgence écologique, il nous paraît important d’expliciter clairement les critères écologiques qui vont déterminer nos choix professionnels.

Or, en pratique, il n’est pas simple de juger la stratégie environnementale des employeurs, ni de vérifier leur sincérité. Nous proposons donc quelques clés de compréhension à garder en tête lorsque l’on postule chez une entreprise :

Pour que les employeurs (actuels ou futurs) prennent conscience de la nécessité de se remettre en question et de passer à l’action, nous invitons les étudiants et les jeunes diplômés à leur envoyer un message fort. En créant leur Appel pour un réveil écologique et en le partageant à nos réseaux (sociaux, professionnels ou personnels), nous pouvons rendre visibles nos convictions, nos engagement et nos attentes.

Mobiliser d’autres leviers

“En tant que citoyens, en tant que consommateurs, en tant que travailleurs, nous affirmons donc dans ce manifeste notre détermination à changer un système économique en lequel nous ne croyons plus. Nous sommes conscients que cela impliquera un changement de nos modes de vie, car cela est nécessaire.”

Les écoles, les universités et les employeurs ne pourront s’engager à la hauteur des enjeux écologiques que s’ils sont accompagnés par l’ensemble de la société, en particulier par les financiers, les législateurs, les citoyens et les consommateurs..L’ampleur du chantier qui est devant nous nécessite de mobiliser toutes les énergies, nous avons donc regroupé un certain nombre de sources pour s’informer et agir sur d’autres leviers, en tant qu’étudiants, citoyens et consommateurs .

De quel monde voulons nous ?

La crise à laquelle nous faisons face nous mène à nous interroger plus profondément sur le type de société que nous voulons participer à bâtir. Comme l’indique le texte du Manifeste, la quête effrénée d’une croissance infinie du PIB fait partie d’un récit déconnecté des limites planétaires. Elle mène à la destruction des écosystèmes dont nous dépendons, et pousse nos sociétés à l’emballement alors même que nous voyons déjà des murs se dresser face à nous. Notre société confond surconsommation et bonheur, démultiplication des possibles et liberté, abondance et confort – ce même confort qui se verra bientôt menacé par les risques que notre mode de vie fait peser sur l’environnement. La prospérité ne se mesure pas à notre capacité à produire et vendre toujours davantage. Au contraire, ralentir est non seulement nécessaire mais nous fait redécouvrir de nouvelles formes de bonheur qui ne reposent pas sur les sur-sollicitations que notre société actuelle nous impose. La perte de sens ressentie par un nombre croissant de professionnels et d’étudiants montre les limites de la recherche d’une croissance purement quantitative et financière au détriment de l’équilibre de nos écosystèmes et de nos rapports humains.

La recherche de solutions aux enjeux écologiques dans un système économique qui produit sans tenir compte des limitations des ressources, de la fragilisation de la biodiversité, de l’accumulation de gaz à effet de serre, pose la question de l’innovation technologique. Bien que celle-ci ait évidemment un rôle crucial à jouer dans la résolution de la crise environnementale, nous ne pouvons pas parier notre avenir sur l’invention de technologies de rupture dont le développement est incertain. La recherche d’une meilleure efficacité technologique est limitée par des contraintes physiques et ne pourra pas éternellement répondre aux besoins d’une croissance infinie. L’innovation est déjà soumise à des contraintes de sécurité et de rentabilité ; il est temps qu’elle soit compatible avec une trajectoire soutenable et qu’elle privilégie la sobriété.

Faire face aux conséquences des crises environnementales et mener les efforts nécessaires pour traiter leurs causes nécessitent une cohésion qui ne peut être maintenue sans une réflexion approfondie sur la question des inégalités. La crise environnementale affecte inégalement les membres d’une société, tout comme elle touche en priorité les régions du monde les plus pauvres. La transition écologique ne sera acceptée socialement que si elle est solidaire : l’effort doit être partagé et différencié. En bref : les plus riches, les plus aisés, doivent s’engager plus tôt, plus vite et plus intensément que les autres, ce qui est valable tant au sein d’un pays qu’à l’échelle du monde.

Nous réaffirmons donc en 2019 notre volonté de sortir de notre zone de confort pour faire émerger une nouvelle société, compatible avec les limites planétaires. Par notre mobilisation, nous souhaitons inciter tout le monde – les pouvoirs publics, les entreprises, les citoyens et les associations – à s’impliquer dans cette grande transformation vers une société réellement durable.”